La culture en danger
Depuis des mois les nouvelles du désengagement progressif voire brutal de certaines collectivités territoriales (régions, département) se succèdent. A cela s’ajoute le flou qu’entretient l’état sur son attachement au soutien du secteur culturel et à ce qu’on a appelé l’exception culturelle française. Aujourd’hui le budget du Ministère de la Culture ne représente plus que 0,6% du budget global de l’état, bien loin des 1% qui fut en son temps l’objectif affiché de gouvernements successifs. Les équipes artistiques déjà fragilisées par un contexte général de baisse d’activité se retrouvent doublement impactées : directement par la baisse des subventions mais aussi indirectement par un effet de domino via la baisse des budgets de leurs partenaires naturels, les lieux culturels et de programmation.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’une équipe artistique avec laquelle je suis en contact ne m’évoque ses difficultés et son désarroi face à une situation inédite et qui fragilise durablement leur structure. Certaines compagnies, gravement impactées, se retrouvent même contraintes de supprimer des postes posant à terme la pérennité de leur activité.
Nous mesurons ainsi la chance d’être dans une région (Bourgogne Franche-Comté) et un département (Nièvre) qui nous épargnent relativement dans un contexte très défavorable. Merci à eux.
Dans ce contexte quel avenir pour la culture en France ?
A cela s’ajoutent les budgets de l’éducation, de la santé, de la recherche tous en berne…
Nous avons toujours considéré les subventions non pas comme un du mais une obligation de service public. Ces aides nous permettent de proposer au plus grand nombre des offres de qualité tant du point de vue de la compagnie que de La Ruche en mouvement. Des ateliers gratuits, des projets culturels, des spectacles gratuits ou aux coûts participatifs pour le public très modestes. L’envie d’offrir au plus grand nombre et particulièrement aux personnes éloignées de la culture et qui parfois découvrent, se découvrent par le biais d’un acte artistique.
Ainsi la première quinzaine d’avril nous a permis de vivre et faire vivre un moment d’une grande force à une classe de 3ème du Collège Noël Berrier de Corbigny grace au CLEA (Contrat Local d’Education Artistique). Ce projet théâtral et chorégraphique fut mené avec brio par Pamela Ravassard de la Compagnie Paradoxe(s) qui m’a associé à ce magnifique travail. Les retours des jeunes, leurs émotions dévoilées, la confiance en eux qu’a pu susciter un tel projet ne font que confirmer l’importance de la culture dans nos vies.
Ces instants uniques nous donnent encore et toujours l’envie de résister et éclairent le présent.
Serge Ambert
La Cie les alentours rêveurs est une compagnie de danse contemporaine fondée en 2003 qui porte le travail du chorégraphe Serge Ambert.
Son travail s’attache à mettre l’humain au cœur de sa recherche.
L’écriture oscille entre corps théâtral et corps dansant avec une attention forte portée à l’écriture du mouvement et un sens poussé du détail.
Le geste chorégraphique en devient signifiant et expressif porté par un rapport à la musicalité important.
Les thématiques choisies interrogent notre société, l’identité des individus qui la composent ainsi que la notion de normes.
Ainsi depuis 2004 sont traités des thèmes comme la schizophrénie, la maladie mentale et l’enfermement (La Fêlure du Papillon 2004, les âmes perdues 2005, Comme un Bond en plein Ciel 2010, Ce que me dit la Nuit 2014), la dualité de l’homme entre masculinité et féminité (Fleurs sanglantes 2009), la reconstruction après le chaos (Les Blessures volontaires 2012), le rituel (La Femme ailée 2012).
Une part importante de la recherche est tournée vers la relation à d’autres formes artistiques, la musique contemporaine (Desirata 2007), la musique improvisée (Souffle aux Corps 2011), la littérature (A mots perdus 2015). Toutefois le texte et la musique font partie intégrante de ce qui est donné à voir au plateau dans presque toutes les créations. Dernièrement elle a proposé une première création pour l’espace public (Entre deux horizons 2017), duo pour une danseuse en suspension et un danseur au sol.
Dans son travail de sensibilisation la compagnie s’attache à travailler avec tous les publics (scolaires, publics en situation de handicap, amateurs), à la recherche de la signature corporelle et gestuelle propre à chaque individu et où le sensible est le moteur essentiel.
Depuis 2006 la Cie les alentours rêveurs est installée à l’Abbaye de Corbigny à la demande de la municipalité. Elle a ainsi trouvé un écrin idéal pour mener sa recherche et aller à la rencontre des publics.
Parallèlement au travail de création elle propose un projet de développement du lieu intitulé La Ruche en mouvement. Ainsi elle accueille en résidence une douzaine de compagnies par saison et met en place une programmation axée principalement sur la danse, la musique et le jeune public. Elle organise également un festival autour du denier week-end de juin Jours de Danse(s).
La Compagnie les alentours rêveurs est accueillie en résidence d’implantation par la commune de Corbigny dans le cadre d’une convention triennale.
Elle est aidée par le Ministère de la culture/DRAC Bourgogne Franche-Comté au titre de l’aide à la structuration, conventionnée par le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et subventionnée par le Conseil Départemental de la Nièvre et la Communauté de Communes Tannay-Brinon-Corbigny.