Comme un Bond en plein Ciel

Le dernier saut de Nijinski

Production :                                   les alentours rêveurs
Coproduction :               Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi, Le Théâtre/Scène Nationale de Mâcon, Experimentální prostor  Roxy /Nod – Prague, l’Abéïcité/Abbaye de Corbigny.
Avec le soutien de :                               Itinéraires Singuliers - Dijon, o.s. Terra Madoda  et Divadlo 29 – Pardubice (République tchèque)

Chorégraphie, scénographie et interprétation : Serge Ambert
Création lumière : Vladimír Burian
Réalisation décor et accessoires : Sophie Jacquemin
Conception et Univers sonore : AltiM

Le dernier acte de danse de ce grand artiste se déroula à l’occasion d’une rencontre organisée par sa femme et Serge Lifar au sanatorium suisse où le danseur russe se reposait en proie à des troubles psychotiques (schizophréniques ?) depuis plus de 20 ans. Durant cette visite, en juin 1939, Lifar pour tenter de réveiller l’âme endormie de Nijinski se mit à danser des extraits du Faune et du Spectre de la rose. La réponse de Nijinski à cette évocation de deux des grands rôles qu’il avait créés, fut un saut exceptionnel immortalisé par le photographe Jean Manzon. Ce saut comme un bond vers la  résilience fut vraisemblablement le dernier, il meurt en 1950.
Cette histoire que je connaissais depuis mon enfance sans savoir si elle était légende ou réalité m’est revenue lors de la confrontation aux réactions des patients psychotiques avec lesquels j’ai travaillé à l’Hôpital psychiatrique de Dijon pendant un an et demi.
Ce solo a pour unique décor un lit en fer, lit d’hôpital, lit-barreaux, lit-radeau… Espace refuge. Le corps partira de la nudité, fragilité, jusqu’au face-à-face avec le public, évocation du solo de la Suvreta House, ultime moment de danse.
La pièce évoque le déroulement d’une journée ordinaire où l’extraordinaire de la danse vient redonner la vie.
Elle viendra prolonger et peut-être achever le travail sur la schizophrénie débuté il y a six ans avec la création de « la Fêlure du Papillon » et qui a trouvé une continuité dans mes ateliers en direction des patients du CHS de Dijon et la réalisation du film « Sur le fil du fil des Saisons ».

« Je danserai quand tout sera calmé, et quand tout sera sorti de mon intestin. Je n’ai pas peur des railleries, c’est pourquoi je l’écris ouvertement. Je veux danser parce que je sens, et pas parce qu’on m’attend. »

Vaslav Nijinski : « Cahiers »
(traduction du russe de Christian Dumais-Lvowski et Galina Pogojeva)